- La classique belge de l’endurance sera organisée pour la 75e fois en 2023 et fêtera son centenaire en 2024
- La prochaine édition sera la 60e consécutive depuis la renaissance de l’épreuve en 1964
- Les activités sur le Circuit de Spa-Francorchamps programmées du 29 juin au 2 juillet
Les CrowdStrike 24 Hours of Spa célèbreront deux anniversaires majeurs au cours des deux prochaines années. En 2023, l’épreuve vivra sa 75e édition et un an plus tard, en 2024, on célébrera le 100e anniversaire de la première course de 24 Heures disputée sur le Circuit de Spa-Francorchamps.
Une explication s’impose : comment une course qui existe depuis presque 100 ans peut-elle « seulement » arriver à sa 75e édition ? L’explication se trouve au milieu du 20e siècle quand des événements mondiaux ont interrompu provisoirement les compétitions.
Long de 15 kilomètres à l’époque, le tracé ardennais a été utilisé pour la première fois en 1921. Il formait alors un triangle, empruntant les routes reliant les villages de Francorchamps, Malmédy et Stavelot. La toute première épreuve n’accueillit que des motos, mais les voitures ne tardèrent pas à suivre. Le circuit était à la fois un défi et sa popularité ne faisait aucun doute. Dès lors, en 1924, on y organisa pour la première fois une course de 24 heures.
La liste des constructeurs présents alors – principalement des marques belges et françaises – parle peu à nos contemporains. Les vainqueurs, Henri Springuel et Maurice Becquet, avaient couvert une distance totale de 1.800 km avec leur Bignan 2L. Aujourd’hui, les lauréats en font plus du double… Ce n’est évidemment pas la seule différence. Ainsi, comme les phares des voitures n’étaient pas assez puissants pour rouler à vive allure de nuit, 200 lampes à acétylène avaient été disposées autour de la piste.
Ceci dit, il y a aussi des similitudes entre notre époque et 1924. Ainsi, il y avait déjà des tribunes pour que les spectateurs puissent idéalement suivre la course ainsi qu’une fête foraine pour les divertir. Aujourd’hui, la Fan Zone des CrowdStrike 24 Hours of Spa et les nombreuses activités en-dehors de la piste ont repris le flambeau. Dès la première édition, le feu d’artifice au cœur de la nuit et la météo capricieuse – avec de la pluie et du brouillard – ont déjà commencé à écrire la légende d’une épreuve mythique.
La première édition ayant connu un franc succès, la liste des engagés a bien gonflé pour la suivante, puis la suivante… Dans la deuxième partie des années 1920, la course a ainsi continué à se développer. Après les succès de marques françaises, Alfa Romeo domina l’épreuve avec cinq victoires entre 1928 et 1933. Toutefois, des événements externes semblaient porteurs de nuages noirs… Le crash boursier de Wall Street en 1929 et ses répercussions rendaient le sport automobile – et les investissements financiers qui vont avec – difficile à justifier au milieu des années 1930. Ainsi, en 1934 c’est une course de 10 heures qui fut organisée et l’épreuve n’eut pas lieu en 1935 et en 1937.
Le ciel continua de s’assombrir les années suivantes. La menace de plus en plus réelle d’une nouvelle guerre en Europe provoqua l’annulation de l’épreuve en 1939 avant que les moteurs de course ne soient réduits au silence pendant plusieurs années, les 24 Heures de Spa-Francorchamps, comme de nombreux événements sportifs, passant évidemment au second plan. Il fallut attendre 1948 avant de voir l’épreuve ardennaise renaître.
La région ayant été le théâtre de nombreux affrontements durant la Seconde Guerre mondiale, voir des compétitions reprendre était déjà un triomphe. En 1948, St. John Horsfall et Leslie Johnson imposaient leur Aston Martin 2-Litres Sports pour ce qui reste à ce jour l’unique succès de la marque britannique. Un an plus tard, les stars internationales Luigi Chinetti et Jean Lucas l’emportaient sur leur Ferrari 166 MM.
Malgré la victoire de ces grands noms, l’intérêt pour la course n’avait pas suffi dans cette difficile période de l’après-guerre. De 1950 à 1952, l’épreuve disparaissait du calendrier pour être remplacée par une course de deux heures pour les voitures de tourisme. En 1953, les organisateurs pensaient repartir de plus belle en intégrant le nouveau World Sports Car Championship et en voyant les célèbres Nino Farina et Mike Hawthorn s’imposer avec leur Ferrari. Ce n’était qu’un feu de paille… en 1954, les 24 Heures entamaient la plus longue période d’interruption de leur histoire. Alors que la guerre avait – directement puis indirectement – provoqué une pause de 9 années, dix éditions ne furent pas organisées entre 1954 et 1963.
Ce sont Hubert de Harlez (représentant le Royal Automobile Club of Belgium) et l’emblématique pilote-journaliste Paul Frère qui ranimèrent la flamme. Comprenant que l’épreuve belge devait être unique en son genre, ils décidèrent qu’elle serait désormais réservée aux seules voitures de tourisme. Cette décision portait ses fruits et plusieurs constructeurs s’engageaient avec des voitures officielles, Alfa Romeo, BMW, Citroën, Ford, Lancia et Mercedes n’étant pas des moindres.
Durant les trois décennies qui ont suivi, la classique belge a su reconstruire son image au niveau international. Depuis sa renaissance en 1964, les 24 Heures furent organisées chaque année et seule l’édition 1993 fut interrompue prématurément suite au décès, pendant la course, de Baudouin 1er, le Roi des Belges. L’édition 2020 fut reportée au mois d’octobre suite à la pandémie de Covid-19, mais son annulation ne fut jamais envisagée. Il faut dire qu’avec des grilles de départ bien remplies, des records dans les chiffres de fréquentation et un énorme intérêt partout dans le monde, les CrowdStrike 24 Hours of Spa sont aujourd’hui plus solides que jamais.
Bien sûr, l’épreuve et le circuit ont évolué avec leur temps. Le tracé actuel de 7 km fut inauguré en 1979 et a fait l’objet de plusieurs adaptations depuis. Pour les 24 Heures elles-mêmes, le changement majeur s’opéra en 2001 lorsque les GT remplacèrent les voitures de tourisme. On peut donc dire que le secret de la longévité de cette course, c’est d’avoir pu s’adapter et de ne pas avoir eu peur de changer quand cela était nécessaire. La récompense est au rendez-vous : l’édition 2023 sera la 60e consécutive depuis la renaissance de la course en 1964.
Si on y ajoute les 15 éditions organisées entre 1924 et la « parenthèse » des années 1950, les CrowdStrike 24 Hours of Spa vivront donc leur 75e édition entre le 29 juin et le 2 juillet. Un an plus tard, un autre anniversaire – et pas des moindres – sera à fêter puisque l’on parlera alors du centenaire de cette grande classique de l’endurance !
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Différents tickets sont disponibles pour assister aux CrowdStrike 24 Hours of Spa cette année. Cela commence par des accès pour les jeudi et vendredi uniquement qui permettent aux fans d’assister aux essais, aux séances qualificatives et à diverses courses de support. Un ticket pour le dimanche donnera aussi accès à l’enceinte générale et aux paddocks pour assister à la deuxième partie de la course.
Pour ceux qui veulent vivre intensément l’expérience des CrowdStrike 24 Hours of Spa, un ticket Entrée générale valable du jeudi au dimanche donnera accès à l’enceinte générale, aux tribunes, au Fan Village et au concert du samedi soir. Les fans qui en veulent encore plus peuvent choisir le billet Entrée générale + Paddock, lequel donne en outre l’accès au paddock toujours très animée des CrowdStrike 24 Hours of Spa.
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Photos (before 2001) © LAT Photographic / © Tony Adriaensens